La brucellose méditerranéenne est de retour en Savoie

Voici donc quelques images de cet abattage d’il y a peu - fin octobre 2013.
Abattage dit "sanitaire" qui continue en janvier.


Avec la pétition en ligne et le blog de Matthieu Stevio qui organise en Savoie la résistance. Super documenté, super en forme… que cela fait du bien de savoir que d’autres et d’autres sont en marche pour que changent nos manières de faire si violentes et si peu compatibles à nos vies. Bravo Matthieu et tes amis. Register.

Ici une synthèse très complète de la problématique

Bouquetins du Bargy oct 2013

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France automne 2013 : la brucellose, une rechute prévisible ? quel avenir pour les campagnes françaises ?

Comment changer d’ère, passer d’un terrorisme d’état, scientifique ou culturel vers une gestion plus adaptée, plus partagée et plus délicate du monde ?

La brucellose dans le Bargy, avec un seul mot d’ordre pourtant périmé et d’un autre siècle : "éradiquer"...

- 197 bouquetins en 2 jours
- 35 tireurs de l’ONCFS 74, 73 et 38
- 250 agents publics mobilisés pour encercler le Bargy pendant l’opération de "nettoyage". Ce n’était pas au Karcher, mais avec une petite armée de tireurs avec des balles en acier pour ne pas contaminer au plomb la population historique des gypaètes barbus, vautour qui a fait sa réapparition il y a 25 ans en Savoie.

Les biologistes, les montagnards, tous les citoyens s’inquiètent aujourd’hui.
Et nous qui sommes dans le Sud en Cévennes, plus encore : en lien direct avec des bergers et des troupeaux dont certains "montent" en Savoie, mais surtout connaisseurs historiques de la Brucellose pour être tombés dedans… et de la manière dont on s’en était sorti sans plus aucun abattage, tout cela nous amène à faire un travail de mémoire cet hiver 2014 pour porter à connaissance au plus grand nombre ces données scientifiques qui parlent de la protection des populations autant humaines qu’animales, quelles soient domestiques ou sauvages.

Au fait, la brucellose méditerranéenne s’arrêtera-t-elle au Bargy cet automne ?...

Ce bouquetin fusillé brucellique qui s’est fait trimbaler par dessus les montagnes, avec ses autres 200 collègues jusqu’au feu sacrificiel par excellence, l’incinérateur de Bayet dans l’Allier, l’équarrissage industriel règlementaire autorisé.

NB aucune analyse n’a été faite... sur ces 200 cadavres, si on avait pu en savoir plus.


Et pour comprendre pourquoi cette vaccination si géniale à la fois pour les humains, éleveurs et citoyens et pour le territoire méditerranéen dans son ensemble a été interdite à peine 15 ans après sa mise en œuvre, lire aussi.
".../... Les questions commerciales préemptent le débat démocratique. Les droits de douane désormais au plus bas, le processus de libéralisation des échanges s’attaque désormais aux « obstacles techniques au commerce ». Comprenez les normes sociales, environnementales, de sécurité, de santé publique ou de protection de consommateurs. Sous un jargon commercial, se cachent donc des questions éminemment citoyennes qui exigeraient transparence et débat public. En érigeant l’OMC comme « modèle de développement », l’UE fait ainsi du respect des droits humains un objectif subsidiaire aux considérations commerciales."


L’ONCFS s’explique ici :

Article de la dépêche vétérinaire avec J Hars vétérinaire de l’ONCFS pour "expliquer" l’abattage

L’explication et la manière dont sont abattus les bouquetins (sans aucune analyse faut il le répéter) ne semblent pas suffisantes pour apaiser les esprits et arrêter l’endémie.

Le risque brucellique ne va, ne peut pas disparaître "comme cela". Risque important pour la santé humaine, risque pour les troupeaux qui vont et viennent dans le secteur, qui se mélangent, l’été, l’hiver.

Doit-on isoler plus encore le Bargy, le mettre sous séquestre ?

Comment ? Combien de temps ? Qui le sait ?


Le printemps 2014 arrive avec de bonnes nouvelles parfois !

Voici le dernier article paru dans la revue bimestrielle de la Société Nationale de Protection de la Nature, le Courrier de la Nature n° 280, écrit par 2 collègues vétérinaires engagés pour la nature. Jean-Marie Gourreau et Dominique Gauthier.

Enfin un article dans ce grand et long silence scientifique qui pose la question :

"et si un tel massacre avait pu être évité ?"

Nous remercions nos collègues vétérinaires, tous deux engagés pour la nature d’enfin oser dire la bêtise et la non efficacité d’un tel traitement, si peu scientifique, si peu honorable pour nous tous.

Dans les derniers mots de cet article, nous notons : "il est tout à fait possible d’envisager une vaccination conjonctivale (et non INTRA - C…) chez les jeunes animaux."

Ils doivent parler des jeunes animaux domestiques en contact avec TOUTE la faune sauvage qu’il faudrait enfin laisser tranquille, gypaètes inclus. Et continuer avec force à protéger les hommes et la nature, en protégeant de manière prioritaire la faune domestique en interface obligée dans nos territoires extensifs. La vaccination des jeunes caprins a été déjà testée ici en Cévennes, celle des bovins et ovins tout autant, à un prix, une efficacité et une facilité d’emploi incomparables.

Ne parlons-nous pas ces jours de 50 milliards d’€ d’économies à trouver ?
Bonne lecture

Article print 2014 Courrier de la Nature n° 280 Drs Vét GOURREAU et GAUTHIER
Enfin un article dans ce grand et long silence scientifique qui pose la question : "et si un tel massacre avait pu être évité ?"