Reportage des premiers relâchés de l’été 2013 d’oiseaux après soins à l’Hôpital pour la Faune Sauvage de Ganges

Trois RV en ce début août 2013 :

un bébé hulotte à son arrivé à l’HFS
le même prêt au départ ces jours

* c’était le samedi 10 août au Val d’Hérault à Brissac : pour le relâcher du faucon hobereau et de chouettes hulottes.

Carlos et Rebeca et l’assistance avec Ethel notre mini CPN et sa sucette au 1er rang ! La relève est assurée...
Deux chouettes hulottes au départ sur les rives de l’Hérault le 10.8.13

* puis, le 11 août au Camping du Tivoli à Laroque avec 7 chouettes hulottes parties dans la nuit devant les yeux des enfants émerveillés et des parents... qui pour certains revenaient pour la 2ème fois.

et enfin,

* 3ème RV avec relâché de 6 Chouettes Hulottes, 2 Faucons crécerelles et 4 jeunes Rolliers le lendemain 12 août au Camping du Domaine d’Anglas à Brissac.
Près de 120 personnes (petits et grands) étaient au RV !
Difficile dans ces cas de voir l’oiseau bleu dans les mains, mais les visages émerveillés en disent tout autant.

Relâché des 4 rolliers d’Europe

public lors du relâché d’Anglas à Brissac (rolliers)

Relâché des deux faucons crécerelles avec Théo et Timothée du mas d’Anglas, d’anciens petits CPN devenus grands et toujours aussi émerveillés. Goupil Connexion a offert un nichoir qu’ils installeront sur un de leurs bâtiments pour inviter ces oiseaux à nicher si affinités électives... micromammifères et insectes non empoisonnés aidant (NB le domaine d’Anglas est un vignoble bio... super !)

Rebeca, service civique en partage avec le Grefa, le grand hôpital pour la faune sauvage de Madrid, aux manettes d’un faucon crécerelle avant départ

Enfin, "petit cours de chouettologie" avant relâché des hulottes

petit cours de "chouettologie" à Anglas avant relâché nocturne

Gâtés... à peine arrivés, nous avons pu observer longuement un faucon d’Eléonore phase sombre en migration... magnifique, posé sur le poteau électrique, non loin des rolliers. Direction... Madagascar sous peu ! Magnifique et incroyable...

"Incroyable France de par chez nous !" L’exotisme est de mise...

Pour en savoir un peu plus sur ce petit faucon plutôt rare au passage pour nous.

une jolie nuit des étoiles avec chouettes et public venu nombreux en bord d’Hérault
21 chouettes hulottes en volières avant départ
Chouette Hulotte (F Pellissier ©)

Pourquoi des campings ?

Parce que nous y sommes accueillis, nous et les oiseaux, les bras ouverts très gentiment, parce qu’il y a beaucoup de monde en vacances et qu’ils se situent toujours dans des lieux naturels magnifiques, en bord d’Hérault pour ces trois endroits, en pleine garrigue entourée de chênaies superbes et où nous partageons sans le savoir souvent ces espaces extraordinaires avec des espèces animales tout autant extraordinaires. Invitation au voyage immobile pour accompagner ces nomades du vent et s’en émerveiller.

Bref, nous réunissons ici tous les ingrédients pour passer ensemble des moments excellents et agréables de sensibilisation (avec cours accéléré en "chouettologie " et autres zoizeaux rares comme
le rollier d’Europe

rollier d’Europe

ou le faucon hobereau).

Le voici, "notre" faucon hobereau

c’était l’été dernier

l’été dernier après sa chirurgie
et...

notre faucon hobereau après enture des rectrices, prêt au départ

hier le 7.8.13 ... après la greffe des 12 rectrices pour qu’il puisse entamer sa migration africaine en pleine forme !

et


Suivront sous très peu des relâchés de faucons crécerelles, bondrée apivore, buse variable, hiboux moyens ducs,

les 2 hiboux moyens ducs, pour la prochaine fois
nos deux moyens ducs... prochainement de sortie

et... bien sûr les stars de l’été que sont les hiboux petits ducs

hiboux petits ducs - scops

fin août début septembre sans oublier la dizaine de chouettes chevêches d’Athéna qui seront prêtes pour la rentrée avec un focus et une sensibilisation auprès de deux écoles primaires du secteur...

Suivez le site internet nous vous informerons dès les départs programmés.

En ce début du mois d’août où les martinets et milans noirs nous quittent déjà pour leur chemins migratoires vers l’Afrique, l’été mûrit, entre orage et canicule.


La longue et tenace histoire du petit faucon hobereau qui va repartir ces jours après plus d’un an de soins à l’Hôpital Faune Sauvage Garrigues Cévennes.

Un faucon hobereau bien mal parti…

Fin mai 2012, cet oiseau nous arrive du côté de Béziers avec une fracture ouverte de l’aile droite, complexe, compliquée... Intéressante car c’est toujours un challenge d’arriver à refaire voler ce genre de petit bijou d’aéronef international, naviguant entre Afrique tropicale et Europe, à la recherche des insectes.

Mais la chance est avec lui : tout d’abord une super chaîne de bienveillance qui l’a amené très vite dans des mains techniques et expertes pour recevoir au plus vite les soins d’urgence et un examen pour contrôler qu’une issue est peut être envisageable (ne pas oublier qu’il est nécessaire et obligatoire que les animaux sauvages puissent repartir en pleine forme dans la nature… hors de question de garder des « minus-valides » des « handicapés » en animaux de collection ou de compagnie… la marche de manœuvre est donc petite…) : du découvreur au « taxi-faune »… jusqu’à la clinique vétérinaire de Ganges où il est réceptionné au plus vite.

L’espoir avec la radio étant de mise, on s’assure après quelques jours de remise en état de l’oiseau et de préparation d’avoir pu réunir le plateau technique nécessaire à cette chirurgie compliqué… : des broches minuscules et très efficaces achetées aux USA (nous n’avons pas les mêmes en France… pas encore) – une vétérinaire intéressée et formée auprès des grands « Raptors centers » américains et surtout des bons spécialistes qui font avancer années après années les techniques et les réussites sur des congrès internationaux (membre de l’Americain Avian Association Veterinary).

radio de la fracture au départ
en cours d’opération
radiographie en cours de chirurgie
l’aile juste après l’opération
hobereau au réveil

Bref, équipe de choc, bénévole… mais qu’est ce qu’on ne fait pas pour un si bel oiseau ! Opération toujours longue avec 3 personnes aux affaires : de la vétérinaire, à l’aide opératoire en passant par l’anesthésiste qui règle chemin faisant le flux du gaz anesthésiant. 200 g d’oiseau, cela ne fait pas beaucoup de résistance.

juste à la sortie de l’opération

Et tout le suivi qui se déroule comme prévu : l’infection de l’os se guérit, l’oiseau se met à manger tout seul, commence à voleter… il est mis en volière… il est débroché fin juillet 2012… et il a juste 1 mois pour tenter de repartir en migration en pleine forme… Et là rien de moins simple : le vol n’est pas encore parfait, manque de musculation… le temps passe… l’automne arrive et on prend sur nous de le faire hiverner chez nous en volière en attendant le printemps…

Et là… déprime ?… impossible de le refaire partir au printemps… Toutes ses plumes de la queue se sont coupées et il semble moins bien voler…

On finit même par le rétrograder dans une petite volière, loin d’autres faucons pour tenter qu’il reprenne. Et depuis cet été il vole à merveille… sauf que les plumes de sa queue sont toutes coupées à force de s’accrocher aux parois de la volière… On a espéré longtemps qu’il mue et se refasse une jolie voilure pour le départ. Mais non… Rien n’y fait

Alors le 7.8.13, on travaille à 2 pendant plus de 2 H pour faire un enture des 12 rectrices de la queue : l’enture, connue des fauconniers et autres oiseaux de collection, est l’action de mettre en lieu en place des plumes cassées de nouvelles plumes et permettre ainsi à l’oiseau de voler le temps qu’il mue naturellement l’année prochaine.
Pour cela il faut des plumes récoltées sur un donneur de la même espèce, mort évidemment. Et il faut, une par une recouper les calames des plumes et inventer une technique fiable pour coller les plumes une à une…

Opération réussie 2 H après…
AVANT

et APRÈS

Le voilà près à repartir en ce mois d’août 2013, en pleine forme.

août 2012 - en volière

Vous qui pensiez que c’était facile de faire revoler des oiseaux, vous comprendrez mieux leur fragilité, où un sur deux seulement repartira et toute l’émotion qui nous habite au moment où il repart enfin libre !

Bagué, nous pourrons suivre ses évolutions dans le temps et l’espace.